Otto Dix, (1891-1969)
Jeune fille devant le miroir,
Huile sur toile, 1921
Dimension inconnue
Détruit pendant la guerre

           


Otto Dix
I. Au bordel

- ... C'est vraiment drôle d'en voir une qui, ne pouvant plus cacher sa vieillesse sous le fard, les fortes eaux de senteur, la céruse, les belles robes, les grands éventails, fait argent de ses colliers, de ses bagues, de ses robes de soie, de ses coiffes, de tous ses autres ajustements, et commence à prendre les quatre ordres comme les jeunes gars qui veulent être prêtres.
- De quelle façon ?
- En logeant d'abord le public après avoir métamorphosé leurs parures en lits; puis tombées en banqueroute avec leurs chambres meublées, elles passent à l'Épître, c'est-à-dire deviennent Ruffianes; ensuite à l'Évangile, en s'adonnant à laver le linge; enfin elles chantent la Messe à St-Roch, à l'église del Popolo, sur les degrés de St-Pierre, à la Place, à St-Jean, à la Consolazione, toutes marqués de la bulle dont Saint-Job marque ses cavales sur la figure, et, par-dessus le marché, de quelque balafre reçue de ceux à qui leurs coquineries ont fait perdre la patience; sans compter que ces coquineries leur ont fait échapper des mains guenons, perroquets, et jusqu'au naines avec lesquelles elles faisaient leurs Impératrices.

L'Arétin, (1492-1556)
La vie des courtisanes.