IV. À la guerre
Les crépuscules dans cet enfer africain se révélaient fameux. On n'y coupait pas. Tragiques chaque
fois comme d'énormes assassinats du soleil. Une immense chique. Seulement c'était beaucoup
d'admiration pour un seul homme. Le ciel pendant une heure paradait tout giclé d'un bout à l'autre
d'écarlate en délire, et puis le vert éclatait au milieu des arbres et montait du sol en trainées
tremblantes jusqu'aux premières étoiles. Après ca, le gris reprenait tout l'horizon et puis le rouge
encore, mais alors fatigué le rouge et pas pour longtemps. Ca se terminait ainsi. Toutes les couleurs
retombaient en lambeaux, avachies sur la forêt comme des oripeaux après la centième. Chaque jour
sur les six heures exactement que ca se passait.
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Otto Dix, (1891-1969)
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